When is a skull just a skull? Changing perspectives on racism in medical education

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By Mary Hague-Yearl, History of Medicine Librarian, Osler Library of the History of Medicine

Look closely at the skulls shown here below. What do you see? Are they simply former humans? Perhaps your view will change after learning more about what was taught two centuries ago. When is a skull just a skull?

From the section on the skeleton, Ducrot drew frontal and lateral images of an idealized skull. J. E[ugène] Ducrot, Cahier d’histoire naturelle (1835-17): à Moulins, f. 45.

The opening illustration comes from the 1835-37 natural history notes of a university student named Eugène Ducrot. Historical lecture notes bear witness to how students received what they were taught. Ducrot copied information without visible question, without judgment. The skulls represent what he thinks a perfect specimen should look like.

What might change your perspective is a glance at his section on ethnography. Is a skull a skull, or is the default skull that of a European male? Ducrot breaks humanity into three races that we would translate as: white European, Asian, African. He includes an image of what the head of each looks like. I won’t share those images because the non-European heads are what we now recognize as gross stereotypes. Ducrot copies down that Europeans are distinguished by the beauty of their oval features. As evidence of their “perfectibility,” he records that they have given birth to the “most civilized” peoples on earth. By contrast, his remarks about Africans contain a list of racist descriptions of the skull, nose, lips, hair.

Student notes are not original: they relay what is taught to hundreds of others. It is not difficult to find other texts that contain similar messages. On the teaching end one can look at military surgeon and artist Jean-Galbert Salvage, who in 1812 produced an elephant folio volume,  Anatomie du gladiateur combattant, in which he combined his medical and artistic knowledge to teach painters the anatomy they needed to draw realistic figures. The models he used were all of one variety: the ancient male.

Salvage shares that it is the shape of the head, above all, that distinguishes human races.

In this plate, Salvage demonstrated the ideal proportions of the human body. Note his depiction of the skulls of different human races, which he placed down the right side. Jean-Galbert Salvage, Anatomie du gladiateur combattant, applicable aux beaux arts,(Paris, 1812), Plate 19.

It is the brain – the seat of reason and morality – that determines the shape of the skull. Displaying a racism masquerading as science, he describes measuring the angle between the front of the chin and the forehead in subjects from Jupiter (the pinnacle) down the spectrum to birds. Jupiter has an angle of 100 degrees; Apollo 90 degrees; a European 80 degrees; a Black person 70 degrees; an ape 60 degrees. The higher the angle, the more developed the brain, the more developed the morality. Ducrot learned similar lessons twenty years later.

These texts, from two centuries ago, reflect the early decades of a so-called scientific approach to race. They come from a time when the pseudo-science of race was used to justify slavery (still legal in the French colonies when both of those works were created). These views have been thoroughly discredited. Race is a social construct, yet the stereotypes continue and are baked into systemic racism: persistence despite change. Returning to the question of whether a skull is a skull, consider this: if non-Europeans are always depicted as “other” and the European form is presented as perfection, is the model skull not implicitly that of a European?


Et si un crâne n’était rien d’autre qu’un crâne? Évolution des points de vue sur le racisme dans la formation médicale

Par Mary Hague-Yearl, bibliothécaire d’histoire de la médecin, Bibliothèque Osler d’histoire de la médecin

Observez de près les crânes de l’illustration ci-dessous. Que voyez-vous?S’agit-il tout simplement de restes humains? Peut-être changerez-vous d’avis à la lumière de l’enseignement prodigué il y a deux siècles. Et si un crâne n’était rien d’autre qu’un crâne?

Ducrot a dessiné des images frontales et latérales du crâne idéal à partir d’une section du squelette. J. E[ugène] Ducrot, Cahier d’histoire naturelle (1835-17): à Moulins, f. 45. 

La première illustration nous provient des notes d’histoire naturelle qu’a couchées sur papier Eugène Ducrot, étudiant de niveau universitaire entre 1835 et 1837. Ces notes de cours témoignent de la manière dont les étudiants recevaient les notions enseignées auparavant. Nulle trace de question ni de discernement dans les notions qu’a recopiées Ducrot. Les crânes correspondent à ce qu’il considère comme le spécimen parfait.

Vous pourriez changer d’avis après avoir jeté un coup d’œil dans cette section consacrée à l’ethnographie. Un crâne est-il véritablement un crâne ou est-ce celui dont hérite par défaut l’Homme européen? Ducrot répartit l’humanité en trois races que nous décririons ainsi : l’Européen blanc, l’Asiatique et l’Africain. Il ajoute une représentation de la tête de chaque race. J’évite de montrer ces images parce que les têtes autres qu’européennes sont ce que nous considérons aujourd’hui comme des stéréotypes grossiers. Ducrot écrit que les Européens se distinguent par la beauté de leurs traits ovales. Et, à titre de preuve de leur « perfection », il ajoute qu’ils ont donné naissance aux gens « les plus civilisés » sur Terre. En revanche, ses remarques sur les Africains contiennent une liste de descriptions racistes de crânes, de nez, de lèvres et de cheveux.

Les notes n’ont rien d’original puisqu’elles relayaient les enseignements délivrés à des centaines d’autres étudiants. Il est aisé de trouver d’autres textes qui contiennent des messages du même acabit. En matière d’enseignement, on peut se reporter à Jean-Galbert Salvage, chirurgien militaire et artiste, qui a produit en 1812 Anatomie du gladiateur combattant, ouvrage gigantesque qui combinait ses connaissances médicales et artistiques en vue d’enseigner aux peintres les notions d’anatomie dont ils avaient besoin pour dessiner des figures réalistes. Les modèles croqués étaient uniformes : l’Homme ancien.

Selon Salvage, la forme de la tête joue un rôle déterminant dans la distinction des races humaines.

Salvage expose les proportions idéales du corps humain sur cette planche. Voyez, à droite, sa description des crânes des diverses races humaines. Jean-Galbert Salvage, Anatomie du gladiateur combattant, applicable aux beaux-arts,(Paris, 1812), planche 19.  

Et c’est le cerveau – siège de la raison et de la morale – qui dicte la forme du crâne. Tout en déployant son racisme derrière le paravent de la science, il décrit comment mesurer l’angle entre le devant du menton et le front de sujets qui vont de Jupiter (au sommet) jusqu’à l’oiseau, à l’autre extrémité du spectre. Jupiter possède un angle de 100 degrés; Apollon, 90 ; l’Européen, 80; un Noir, 70 et, un singe, 60 degrés. Le développement du cerveau est proportionnel à l’angulation qui, dans les cas les plus élevés, correspond aux cerveaux et à la moralité culminants. Quelque vingt ans plus tard, Ducrot apprend des leçons analogues.

Ces textes qui remontent à deux siècles témoignent des premières décennies d’une approche soi-disant scientifique appliquée à la race. Ils sont issus d’une époque où la pseudoscience de la race servait à justifier l’esclavage (toujours légal dans les colonies françaises quand ces deux ouvrages ont vu le jour). Ces perceptions ont été totalement discréditées. Comme la race est une construction sociale, les stéréotypes perdurent et mijotent sous la forme du racisme systémique, soit dans la persistance en dépit du changement. Pour en revenir à la question qui consiste à savoir si un crâne est un crâne, songeons que les non-Européens sont toujours décrits comme « autres », et que la forme européenne présentée comme la perfection n’est-elle pas implicitement celle d’un Européen?

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