Une entrevue avec notre stagiaire Sophie Ientile, étudiante de l’Énssib

Sophie Ientile

Sophie Ientile (Photo Merika Ramundo)

Ce printemps, la Bibliothèque Osler de l’histoire de la médecine a accueilli Sophie Ientile en tant que stagiaire. Sophie est étudiante à l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Énssib) à Lyon, France. Library Matters a discuté avec Sophie à propos de son expérience à McGill.

Library Matters (LM): Décris-nous ton parcours d’éducation.

Sophie Ientile (SI): J’ai obtenu un master d’histoire, spécialisé dans la gestion et la conservation des documents patrimoniaux. J’ai ensuite travaillé pendant un an comme bibliothécaire contractuelle à l’Université Lyon 1. Puis, à la suite de ma réussite au concours, j’ai suivi la formation des bibliothécaires d’État à l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib). J’ai travaillé comme bibliothécaire titulaire pendant deux ans et demi à l’Université de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines, puis j’ai réussi le concours de conservateur d’État des bibliothèques. Me voici donc de retour à l’Enssib pour suivre la formation de dix-huit mois des élèves conservateurs d’État : c’est dans le cadre de cette formation que j’ai l’opportunité de faire un stage de trois mois à McGill.

LM: Pourquoi faire ton stage à McGill ?

SI: Jusqu’alors, je n’avais pas eu l’occasion de faire un stage à l’étranger, et c’est une expérience que je souhaitais vraiment avoir dans le cadre de ma formation de conservateur des bibliothèques. Je trouve que c’est une véritable chance de pouvoir découvrir des bibliothèques et d’échanger avec des collègues d’un autre pays. Après avoir discuté de mon projet avec la responsable des relations internationales de l’Enssib, je me suis assez rapidement tournée vers l’Université McGill. En effet, les nombreux services aux usagers – dont certains très innovants -, et la qualité des collections des bibliothèques de McGill ont éveillé ma curiosité et m’ont donné envie d’en savoir plus. Par ailleurs, il m’a également paru intéressant de travailler dans une université anglophone, afin d’améliorer ma pratique de l’anglais dans un contexte professionnel.

Johann Remmelin, Nosce te ipsum, vel Anatomicum vivum, oder... by Johann Remmelin, edited by L. Christoph Hellwig (Osler Room - folio WZ 260 B882v 1704).

Johann Remmelin, Nosce te ipsum, vel Anatomicum vivum, oder… by Johann Remmelin, edited by L. Christoph Hellwig, Osler Room, folio WZ 260 B882v 1704 (Photo Merika Ramundo)

LM: Que vas-tu réaliser lors de ton stage à la bibliothèque Osler d’histoire de la médecine ?

SI: La bibliothèque Osler est une des plus riches bibliothèques d’histoire de la médecine du Canada, et elle possède des collections remarquables. Je découvre chaque semaine de nouveaux trésors ! Je m’occupe principalement de la valorisation de ces collections, notamment en langue française, à travers la rédaction de billets pour le blog de la bibliothèque De re medica, l’animation des réseaux sociaux (Instagram, Facebook et Twitter), et des visites de la bibliothèque. L’objectif est de faire connaître nos collections à un public le plus vaste possible. Je réponds également à des questions bibliographiques et je participe à l’organisation d’une exposition sur la vie étudiante à la faculté de médecine de McGill, ainsi qu’à la préparation d’un fonds en vue de sa numérisation (description et état de la collection, évaluation et faisabilité…). Ce stage est aussi l’occasion pour moi de découvrir les autres bibliothèques de McGill, d’échanger avec les bibliothécaires et de participer à diverses activités du réseau (conférences, formations à la recherche documentaire…). C’est une expérience très formatrice et enrichissante.

LM: Pourquoi la bibliothéconomie ? Qu’est-ce qui t’a motivé à travailler en bibliothéconomie ?

SI: J’ai toujours voulu travailler dans la culture, et j’ai forgé mon parcours académique et professionnel dans cette perspective. Le choix des bibliothèques s’est imposé à moi assez naturellement, au fil d’expériences et de rencontres professionnelles. C’est un métier en constante évolution, qui nous incite à être curieux et à toujours nous renouveler. J’apprécie aussi la grande diversité de nos missions: on peut être chargé de collections, responsable des services aux publics, spécialiste des métadonnées… une multitude d’opportunités s’offre à nous.

Par ailleurs, j’ai le sentiment que les bibliothécaires ont un vrai rôle à jouer dans la formation à la maîtrise de l’information (information literacy) : savoir trouver et évaluer une information est un enjeu particulièrement important dans notre société saturée par l’information.

LM: Lorsque tu rentres en France, souhaites-tu te spécialiser dans un domaine particulier de la bibliothéconomie ?

SI: Je suis en début de carrière et il y a plusieurs domaines que je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir. Je suis donc assez ouverte sur ce sujet, même si certains champs m’intéressent plus particulièrement comme les collections patrimoniales, les projets de construction de bibliothèque, le management de la qualité et l’innovation.

LM: Quelles sont les différences et les similitudes entre les bibliothèques universitaires québécoises et françaises que tu as notées jusqu’à présent ?

SI: J’ai l’impression que les bibliothèques françaises et québécoises font face à des enjeux assez similaires : elles ont le même désir d’assurer un service de qualité aux usagers, et d’innover pour s’adapter aux besoins de la communauté universitaire. Elles doivent également intégrer la place de plus en plus importante – et onéreuse – des ressources numériques, dans un contexte global de restrictions budgétaires. Les services de soutien à la Recherche sont également en pleine expansion. A McGill, j’apprécie l’attention extrême qui est portée au bien-être et aux besoins des usagers : l’ouverture 24h/24 de la bibliothèque McLennan-Redpath à certaines périodes de l’année universitaire, la création du service des Research Commons (avec espace de co-working, imprimantes 3D, mur de visualisation de données…), tout comme les sessions de therapy dogs et l’installation d’un tapis de course dans la bibliothèque Schulich pour aider les étudiants à mieux gérer leur stress pendant les examens, témoignent de cet engagement. En France nous avons peut-être encore un peu de retard sur le sujet, mais nous y travaillons.

LM: Quelle bibliothèque québécoise est ta préférée ?

SI: Je n’ai bien sûr pas pu visiter toutes les bibliothèques du Québec, mais j’ai beaucoup aimé la Grande Bibliothèque – Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Au-delà de la beauté architecturale du bâtiment et de la grande diversité des collections, c’est un endroit où l’on se sent bien. A chaque fois que j’y suis allée, la bibliothèque était pleine. Elle propose des espaces avec des services diversifiés (salons de lecture, espaces de travail studieux, coin café, espace de création numérique…). Il y a une certaine évidence dans l’appropriation de cette bibliothèque par les usagers, ce que je trouve remarquable.

LM: Quelle bibliothèque française est ta préférée ?

SI: Là encore, il est difficile de répondre et de faire un choix, mais j’ai récemment visité la nouvelle bibliothèque des licences sur le campus de Jussieu de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6), et j’y ai beaucoup aimé les espaces de co-working et les salles de formation, modulables et vraiment propices à l’innovation pédagogique.

LM: Qu’est-ce que tu aimes de Montréal ?

SI: C’est une ville où il fait bon vivre et les gens y sont très accueillants. Le bilinguisme de la ville m’a beaucoup surprise au départ : on passe très facilement d’une langue à l’autre. C’est étrange au début, mais c’est une vraie richesse. J’adore la diversité culturelle de Montréal, il y a toujours quelque chose à faire. J’apprécie beaucoup mon séjour ici, et je regrette de devoir partir fin avril. J’aurais voulu pouvoir découvrir la ville au printemps… mais ce n’est que partie remise et j’y reviendrai sans doute en vacances dans les années à venir !

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