Mary Yearl, Head Librarian, Osler Library of the History of Medicine

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The library that Sir William Osler bequeathed to the Medical Faculty of McGill University was curated with intent. The original library did not consist simply of the books that happened to be in the Osler home at 13 Norham Gardens, Oxford, when he died on 29 December 1919; rather, the gift was made up of nearly 8,000 works that Osler selected for McGill.The groundwork for the library reveals itself in the archives, which contain minutiae from book bills to discussions about the design for the physical library.

Sir William Osler lay the foundations for the library with the books he collected. Although the library contains items from early in Osler’s career, the building in earnest began after he moved to Oxford in 1905 to take up the position of Regius Professor of Medicine. The library possesses files of book bills dating from 1907 onwards. Not every book listed on the book bills was for the Osler Library, but collectively they reflect Osler’s efforts to amass the library he intended for McGill.

Consider, for instance, one bill from 1907 (Image 1). It lists several editions of Robert Burton’s Anatomy of Melancholy, as well as John Ferriar’s Illustrations of Sterne. Of the latter work, the Osler Library has copies from 1798 and 1812. The 1812 edition is interesting for the material it has pasted in. There is a list of books, beside which the first Osler Librarian W.W. Francis later penciled in catalogue numbers indicating possession in the library that went to McGill (Image 2).

Of additional interest in the same volume is a letter to Osler from E.M. Brockbank describing the recent death of a mutual friend, Dr. Harris: “He absolutely overdid himself + gradually symptoms of acute mania or its equivalent developed + he died in three days or so. You may be pleased to hear that when he was very ill he asked for ‘Osler’ + when an injection of morphine was given him he smiled + said ‘Ah! Osler has come.’” There are many such works in Osler’s library, which include personalized notes by or to Osler and reinforce the sense that the library was carefully curated. Every detail is important.

Reflecting the importance of the library as a curated collection is the detail given to the physical space of the library. The archives reveal intense discussions that took place around every single detail within the shrine Percy Nobbs was commissioned to construct. There are negotiations with R. Tait McKenzie about the placement and lighting of a plaque in the Osler Room (Image 3). A similar level of detail can be seen in a checklist created just a few months before the official opening of the library, which took place on 29 May 1929 (Image 4).

Just as the books were specifically chosen for the library, the library space was specifically designed by architect Percy Nobbs to house the Osler Library: a curated library within a curated space.

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Jeter les bases : que suppose la constitution d’une bibliothèque?

Mary Yearl, bibliothécaire en chef, Bibliothèque Osler de l’histoire de la médecine

La bibliothèque que Sir William Osler a léguée à Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill a été créée avec intention. À l’origine, elle ne contenait pas seulement les livres qu’il possédait à sa maison sise au 13, Norham Gardens, à Oxford, au moment de son décès, le 29 décembre 1919, mais plutôt de quelque 8000 articles qu’il avait choisis pour la remplir. Le travail de sa création ressort dans les archives contenant le détail des factures de livres et des entretiens sur la conception de la bibliothèque même.

Sir William Osler a posé la fondation de la bibliothèque avec les livres qu’il a collectionnés. Si elle comprend les articles qui remontent aux débuts de sa carrière, la constitution elle-même s’est amorcée après son déménagement à Oxford, en 1905, pour occuper la fonction de professeur regius de médecine. La bibliothèque possède les dossiers des factures de livres depuis 1907. Tous les livres qui y sont recensés n’étaient pas destinés à la Bibliothèque Osler, mais, pris ensemble, ils témoignent des initiatives d’Osler en vue de constituer la bibliothèque qu’il destinait à McGill.

Par exemple, jetons un coup d’œil à une facture de 1907 (image 1). Elle fait état de plusieurs éditions d’Anatomy of Melancholy, de Robert Burton, et d’Illustrations of Sterne, de John Ferriar dont la Bibliothèque Osler possède des exemplaires de 1798 et de 1812. L’édition de 1812 est intéressante en raison du matériel qui y a été collé. Il s’agit d’une liste d’ouvrages à côté de laquelle le premier bibliothécaire de l’établissement Osler, W.W. Francis, trace plus tard au crayon les numéros de catalogue qui indiquent le transfert de la possession à McGill (image 2).

Encore plus intéressant, on retrouve dans le même livre une lettre d’E.M. Brockbank adressée à Osler où il décrit le décès récent d’un ami commun, le D^r Harris : « Il s’est véritablement poussé + des symptômes de manie aiguë, ou leur équivalent, se sont graduellement installés + il est mort en près de trois jours. Vous serez heureux d’apprendre que, à des moments où il était très mal, il a demandé « Osler » + il a souri après avoir reçu une injection de morphine + et il a dit « “Ah! Osler est venu”. » La Bibliothèque Osler renferme nombre de ces travaux qui comprennent des notes personnalisées de sa plume, ou qui lui étaient destinées, et qui renforcent l’impression que la bibliothèque a été organisée avec soin. Chaque détail compte.

Le détail accordé à l’espace matériel de la bibliothèque est une preuve de son importance à titre de collection organisée. Les archives laissent ressortir la tenue de discussions intenses entourant chaque détail du sanctuaire que Percy Nobbs a été mandaté de construire. Il s’agit des négociations avec R. Tait McKenzie au sujet de l’emplacement et de l’éclairage d’une plaque dans la salle Osler (image 3). On peut constater un souci du détail semblable dans une liste de vérification créée quelques mois à peine avant l’inauguration officielle de la bibliothèque, le 29 mai 1929 (image 4).

L’architecte Perry Nobbs a conçu la bibliothèque avec autant de précision qu’on appliquait à la sélection des livres pour la bibliothèque : une bibliothèque organisée, dans un espace organisé.