By Mary Hague-Yearl, Head Librarian, Osler Library of the History of Medicine
Meet two new manuscripts on the shelves at the Osler Library. The library got both a puzzle and a prize in these two medieval medical manuscripts this year, both providing exciting research potential. Read on for more.
Earlier this year, the Osler Library was fortunate to acquire two medieval manuscripts: a 12th-century bifolium that demands further study for proper identification, and a late-13th-century copy of Gilles de Corbeil’s De urinis with a commentary by Gilbertus Anglicus (Gilbert the Englishman). An anonymous donor provided funds specifically for these purchases, which were made in memory of Dr. Joseph G. Stratford, MD,CM, FRCS(C), formerly Professor of Neurosurgery, McGill University.
Each of manuscripts offers a different sort of excitement for the scholarly community. The bifolium is a fragment that requires further study so we can identify just what it is. For the other, larger, manuscript, we know its identity, yet we imagine it will be the subject of extensive study.
The bifolium is a puzzle. We know nothing of its provenance, though it was probably written in France. It is a single piece of parchment, which must have been an outer leave of a quire containing multiple other pages in the middle, because the verso (v) side of the left half (A) does not continue onto the recto (r) side of the right half (B).
Rather, each half of the manuscript appears to contain glosses (that is, comments on a text) but on different texts. What are these glosses and upon which texts are they expounding? Will it be possible for us to identify the parent works through textual analysis, or are they unique? Prof. Faith Wallis considers it almost certain that Ar-v contains glosses on the Passionarius of Gariopontus, an Italian medical writer of the mid-11th century, whereas Br-v is an entirely different gloss on a text attributed to Galen, possibly Ad Glauconem de methodo medendi (Therapeutics to Glaucon).
The late-13th-century manuscript is altogether different. In this case, we have a rich if small provenance record: from at least 1380 until 1934, it was in the library of Admont Abbey (modern Austria). When Admont MS 496 was sold to a book dealer in Zurich, it was divided: the copy we purchased comes with the original Admont binding and has the shelfmark 496 on its spine, but missing from this work are pages by additional medieval medical authors known to Gilles de Corbeil.
Happily, the provenance trail did not go cold: orthopaedic surgeon and book collector Dr. Vittorio Putti purchased the other texts and bequeathed them to the Istituto Orthopedico Rizzoli in 1940. Thus, we are in the unusual situation of knowing the whereabouts of our recently-acquired manuscript and its removed parts, for almost its entire history from the Middle Ages to the present day.
As for the late 13th-century manuscript itself, it contains Gilles de Corbeil’s (c.1140-c.1224) famous medieval medical poem De urinis (On Urines), but there is a catch. The poem is broken up by a commentary on it: not by Gilles himself (whose commentary does exist in several other manuscripts) but by Gilbert the Englishman (c.1180-c.1250). Both of these men were star physicians of their day: Gilles was the Salerno-trained first professor of medicine in Paris, while Gilbert was named in Chaucer as Gilbertyn and was best known in his day for his Compendium medicinae (ca. 1240). Gilbert’s commentary was important because it reflects the tremendous influence of knowledge that was just coming into medicine from the Arabic world.
In addition, a number of medieval readers of this manuscript added further marginal notes – evidence of De urinis’ perennial value in medical training.
We brought these two manuscripts to the library because of their common link to medieval medicine and their potential to become subjects of scholarly study. In addition, we appreciate their potential for use in teaching upon a number of themes: book history, the history of knowledge acquisition, and the history and philosophy of medicine. We are incredibly thankful to the anonymous donor who shared our vision and confidence that bolstering our strength in early medical books would be a suitable way to honour the memory of Dr. Joseph G. Stratford.
La Bibliothèque Osler s’enrichit de deux manuscrits médicaux du Moyen Âge
par Mary Yearl, Bibliothècaire en chef, Bibliothèque Osler de l’histoire de la Medicine
Deux nouveaux manuscrits ont fait leur entrée à la Bibliothèque Osler. L’un, une énigme, et l’autre, une pépite, promettent tous deux de grandes découvertes sur la médecine à l’époque médiévale.
La Bibliothèque Osler a eu la chance cette année d’acquérir deux manuscrits médiévaux : un bifolium du 12e siècle qui reste à identifier, et un exemplaire datant de la fin du 13e siècle du De urinis de Gilles de Corbeil, commenté par Gilbertus Anglicus (Gilbert l’Anglais). C’est grâce à un don anonyme que l’Université McGill a pu se procurer ces documents, à la mémoire du Dr Joseph G. Stratford, M.D., C.M., FRCS(C), ancien professeur en neurochirurgie.
Chaque document présente un intérêt différent pour la recherche. Le bifolium est un fragment qu’il faudra étudier de près pour en identifier l’origine. Quant à l’autre manuscrit, plus volumineux, son identité est connue, mais il recèle à n’en pas douter une mine d’informations. Le bifolium est une véritable énigme. Nous ne savons rien de sa provenance, mais il a probablement été écrit en France. Il s’agit d’un seul parchemin, qui formait sans doute le feuillet externe d’un cahier comptant de nombreuses pages au milieu, puisque le texte inscrit au verso (v) de la moitié de gauche (A) ne se continue pas sur le recto (r) de la moitié de droite (B).
Chaque moitié du manuscrit semble plutôt contenir des gloses (c’est-à-dire des notes explicatives), mais sur différents textes. Que sont donc ces gloses, et à quels documents renvoient-elles? Pourrons-nous identifier les œuvres parentes par l’analyse du texte, ou sont-elles uniques? Selon la professeure Faith Wallis, il est pratiquement certain que la partie A r-v contient des gloses sur le Passionarius de Gariopontus, auteur médical italien au milieu du 11e siècle, tandis que la partie B r-v contient une glose complètement différente sur un texte attribué à Galien, peut-être l’Ad Glauconem de methodo medendi.
L’autre manuscrit, daté du 13e siècle, est complètement différent. Son dossier de provenance est mince, mais riche : depuis au moins 1380 jusqu’en 1934, ce manuscrit coté 496 appartenait à la bibliothèque de l’abbaye d’Admont (en Autriche moderne). Quand il a été vendu à un marchand de livres, à Zurich, il a été divisé.
L’exemplaire que nous avons acquis comprend la reliure originale de l’abbaye d’Admont, qui porte la cote 496 sur son dos, mais il y manque les pages additionnelles d’auteurs médicaux médiévaux connus de Gilles de Corbeil. Heureusement, sa trace n’a pas été perdue : le Dr Vittorio Putti, chirurgien orthopédique et collectionneur de livres, a acheté les autres textes et les a légués à l’Istituto Orthopedico Rizzoli en 1940. Nous sommes donc dans une situation inhabituelle, puisque nous savons où se trouvaient notre nouveau manuscrit et ses parties retranchées durant presque toute leur vie, du Moyen Âge à aujourd’hui.
Ce manuscrit du 13e siècle renferme le fameux poème médical De urinis (Des urines) de Gilles de Corbeil (vers 1140-1224), mais il y a un piège. Le poème est entrecoupé d’un commentaire, non de son auteur lui-même (dont on trouve les commentaires dans plusieurs autres manuscrits), mais par Gilbert l’Anglais (vers 1180-1250). Les deux hommes étaient d’illustres médecins à leur époque : Gilles de Corbeil, formé à Salerne, était le premier professeur de médecine à Paris, tandis que Gilbert l’Anglais, que Chaucer nomme Gilbertyn, était connu pour son Compendium medicinæ (vers 1240). Son commentaire est important, car il reflète l’immense influence du savoir médical provenant du monde arabe. [Image 3]
De plus, nombre de lecteurs du manuscrit à l’époque médiévale y ont inscrit des annotations en marge, preuve de la valeur pérenne de De urinis dans la formation en médecine.
Nous avons fait l’acquisition de ces deux manuscrits en raison de leur lien commun avec la médecine médiévale et de leur intérêt potentiel pour la recherche. De plus, ils pourront s’avérer utiles dans d’autres domaines de savoir : l’histoire des livres, l’histoire de l’acquisition des connaissances, ainsi que l’histoire et la philosophie de la médecine. Nous sommes extrêmement reconnaissants à la personne à l’origine du don, qui partageait notre vision et notre désir de rendre un vibrant hommage au Dr Joseph G. Stratford en enrichissant notre collection de livres anciens en médecine.
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