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By Frédéric Giuliano, Archivist, McGill University Archives
What is the first image that comes to mind when you think of the word “archive”? A dusty old yellowish manuscript paper or maybe a box of old black and white photographs? Archives are the fragments of life; the objects, documents, medals, memorabilia that document a career or institution or movement. Archives are made of many different formats, from paper to digital, big to small. They could include the most unusual materials such as rock, textiles, jewelry, glass, ceramics or even tree bark.
One pocket-sized example was found recently while looking through items in preparation for McGill’s 200th anniversary coming up in 2021. Forty-eight glass microscope slides measuring 7.5 cm each were found in a fragile original wooden box. The slides, manufactured during the first quarter of the twentieth century, are breathtaking in their design and rich colour. They are finely decorated specimens in and amongst themselves and at first glance overshadow their primarily scientific purpose. The specimen featured on the slides are also fascinating. They include things like ooze from Atlantic bed 2000 fathoms, asbestos fiberized, horn of American bison, pollen of hollyhocks and the purple sea fan also known as gorgonia ventalina. Given to the McGill University Archives in 1975, these slides were used for teaching by Dr. Thomas Primrose an associate professor of the department of obstetrics and gynecology who started his career at McGill University in 1946 as a teaching fellow.
The use of microscopes and slides for teaching obstetrics and gynecology was widespread, as can be seen when exploring the successful history of James W. Queen (1811-1890), a son of Irish immigrants whose company would rise to become the largest and most successful producer of scientific apparatus in the United States. However, the Philadelphia 924 Chestnut street manufacturer never fully recovered from the early 1890s depression and completely ceased his activities in 1920s.
These slides and other educational equipment are part of a large collection of teaching materials no longer in use but preserved by McGill University Archives. Their existence tells a story bigger than their size may initially suggest. Looking at these objects is like jumping into a time machine. Almost instantly, one can imagine how the class was organized with microscopes on every table. The tinkling of the glass can be heard as students slid them into place. Touching the slides in the here and now, one can begin to understand how fragile and complex manipulating these tiny specimens were. These slides were objects of study, exploration, and beauty. It is of no wonder that they are so ornately decorated.
For almost two centuries, McGill University has provided service to society by carrying out teaching, research, and learning activities. As the guardian and historical memory of the institution, McGill University Archives acquires and preserves any documents or artifacts that help to tell McGill’s story throughout time. These slides, though small in stature, exemplify the spirit of discovery, the splendour connected to learning and the scientific breakthroughs valued by the community.
Les Archives de l’Université McGill abritent un arc-en-ciel de spécimens microscopiques
Par Frédéric Giuliano, archiviste, Archives de l’Université McGill
Quelle est la première image qu’évoque le mot « archive »? Un vieux manuscrit jauni et poussiéreux ou encore une boîte renfermant de vieilles photos en noir et blanc? Véritables fragments de vie, ce sont les objets, documents, médailles et souvenirs qui documentent une carrière, la vie d’un établissement ou d’un mouvement. De petite ou de grande taille, sur papier ou sur support numérique, les archives revêtent diverses formes. Pierres, tissus, bijoux, verre, céramique ou encore écorces d’arbres, elles sont parfois constituées des matériaux les plus inusités qui soient.
À titre d’exemple, à l’occasion de la recherche d’articles menée pour préparer la commémoration du bicentenaire de l’Université, en 2021, 48 lamelles de microscopes de 7,5 centimètres ont été retrouvées dans leur fragile boîte en bois originale. Les images et les couleurs riches de ces lamelles fabriquées au cours des 25 premières années du XXe siècle sont époustouflantes. Elles contiennent des spécimens finement décorés qui, à première vue, éclipsent leur vocation scientifique première. Et les spécimens mêmes sont tout aussi fascinants : vase recueillie dans l’Atlantique par 2000 brasses de fond, fibres d’amiante, corne d’un bison d’Amérique, pollen de rose trémière et éventail de mer, alias gorgone pourpre. Le Dr Thomas Primrose, professeur agrégé rattaché au département d’Obstétrique et de Gynécologie, qui a amorcé sa carrière à McGill en 1946 en qualité de moniteur d’enseignement, a donné ces lamelles aux Archives en 1975.
Le recours aux microscopes et aux lamelles pour enseigner l’obstétrique et la gynécologie était une pratique largement répandue comme en témoigne l’histoire jalonnée de réussite de James W. Queen (1811-1890), fils d’immigrants irlandais, dont l’entreprise s’est élevée au rang de principal et de plus florissant fabricant d’appareils scientifiques aux États-Unis. Cela dit, ce fabricant établi au 924, Chestnut Street, à Philadelphie, n’a jamais pu se relever tout à fait de la dépression du début des années 1890, de sorte qu’il a dû fermer ses portes dans les années 1920.
Les lamelles et d’autres articles à vocation éducative appartiennent à une vaste collection de matériel didactique délaissé, mais que préservent les Archives de l’Université McGill. Ces objets nous racontent une histoire dont, à première vue, la portée n’a aucune commune mesure avec la taille. Leur observation équivaut à une excursion à bord d’une machine à voyager dans le temps. On peut imaginer presque sur-le-champ les salles de classe dont chaque table est dotée d’un microscope. Et entendre les lamelles tinter alors que les étudiants les glissent à leur place. Toucher à ces lamelles nous ramène à l’instant présent et nous aide à comprendre à quel point la manipulation de ces spécimens minuscules et fragiles était complexe. Comme les lamelles étaient à la fois objets d’étude, d’exploration et de beauté, il ne faut pas s’étonner de la richesse de leurs ornements.
Par son enseignement, de même que par les recherches et les activités pédagogiques qu’elle mène, l’Université McGill sert la société depuis presque deux siècles. En qualité de gardien et de mémoire historique de l’institution, les Archives de l’Université McGill acquièrent et préservent tous les documents et les artéfacts qui contribuent à relater l’histoire de McGill au fil du temps. Quoique minuscules, ces lamelles illustrent l’esprit de découverte, la splendeur rattachée à l’apprentissage et les percées scientifiques chères au cœur de la collectivité.
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