Colour by Numbers: Contemporary Japanese prints in the Visual Arts Collection

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By Isabelle Chartier, Collections Administrator, Visual Arts Collection

Printmaking is, traditionally, a colourless medium: black ink transferred onto white paper. Adding colour to prints is a slow and laborious process, at odds with the very essence of this fast-paced, often mass-producible medium. Japanese printmaking, though, has long been a colourful undertaking. Early European prints, when coloured, were individually hand-painted. Japanese artists were instead producing vibrantly coloured prints using the more efficient woodblock technique as early as the Edo Period (1603-1868). This technique and tradition are still alive today.

The Visual Arts Collection has been enriched by two gifts from Dr. Joanne Jepson (M.D.C.M., 1959), one in 2013 and a second in December 2018. Both gifts include exquisitely coloured Japanese prints. Students now can learn about the history of Japanese printmaking from the Edo Period to the present day by studying examples from the Jepson collection. Far less familiar to Western audiences than earlier prints, contemporary Japanese prints demonstrate how a traditional process can be used today to make new and original images.

Fig. 1: Ray Morimura (Tokyo, 1948-), Shinobazu no Ike (2011), woodblock print, 58.2 x 41.6 cm (paper). Ed. 49/70. Promised gift of Dr. Joanne Jepson. Visual Arts Collection, McGill University Library.

Fig. 1: Ray Morimura (Tokyo, 1948-), Shinobazu no Ike (2011), woodblock print, 58.2 x 41.6 cm (paper). Ed. 49/70. Promised gift of Dr. Joanne Jepson. Visual Arts Collection, McGill University Library.

Prints by Tokyo-based artist Morimura Rei (also known as Ray Morimura) are a highlight of the recent acquisition. Born in 1948, Morimura attended Tokyo Gakugei University. He began his career as an abstract painter, later turning to woodblock printmaking, which he now teaches at Tokyo Zokei University. Shinobazu no Ike from 2011 (Fig. 1), for example, depicts a famous pond in Tokyo, the subject of many traditional Japanese prints. Here, however, Morimura uses modern, geometrical patterns to represent natural and architectural elements. The intricate bundle of pale-to-dark green and soft pink water lilies creates depth, guiding the eye to the temple in the background, itself marked by a vivid orange-red.

To achieve such a seemingly effortless result, woodblock printers rely on a complex, precise process. A hand-drawn source image is relief-carved into a block of cherry wood. Chipping away at the negative space, the carver leaves raised every individual line forming the final image. Ink is rolled onto the carved block of wood, which is then pressed against a blank sheet of paper to produce the print. A single carved block can produce hundreds of impressions.

Add colour to the equation, though, and it gets more complicated. Each and every colour and shade in the final image is applied using a different block. The source image is first divided into sections by colour. Think of your childhood Paint by Numbers kit, only much more complicated. Each section of the divided image is then relief-carved on one of dozens or more blocks, depending on how many colours are in the image. Printing the image requires incredible precision, as every block must line up exactly to produce the final colour image.

How many individual colours and shades can we count in Shinobazu no Ike? How many blocks can we imagine were needed to create the final print? Once mastered, the practice becomes faster, especially if artists employ carvers and assistants. Morimura, though, works alone, usually producing prints in limited editions of only 60 or 70. In this way, his contemporary, colourful landscapes testify, above all, to the value of tradition.


Coloriage par numéros : Les estampes japonaises contemporaines de la Collection d’arts visuels

Par Isabelle Chartier, administratrice des collections, Collection d’arts visuels

La gravure classique est sans couleur : l’encre noire est imprimée sur le papier blanc. L’ajout de couleurs est un processus lent et laborieux, contraire à la nature même de ce médium rapide, souvent destiné à la production de masse. L’estampe japonaise cependant est depuis longtemps affaire de couleurs. Alors qu’en Europe, les premières gravures colorées étaient peintes à la main une par une, les artistes japonais recouraient dès la période Edo (1603-1868) à la technique de la gravure sur bois, plus efficace, pour produire des images aux couleurs vives. Ce procédé et la tradition qui l’anime sont encore en usage aujourd’hui.

La Collection d’arts visuels s’est enrichie de deux dons de la Dre Joanne Jepson (M.D.C.M., 1959), en 2013 et en décembre 2018. Dans les deux cas se trouvent des estampes japonaises aux couleurs exquises. Les étudiants peuvent maintenant s’instruire sur l’histoire de l’estampe japonaise, de la période Edo à nos jours, en examinant ces exemples tirés de la collection Jepson. Beaucoup moins bien connues des Occidentaux que les estampes japonaises anciennes, les œuvres contemporaines illustrent comment on peut créer des images nouvelles et originales en faisant appel à un procédé traditionnel.

Fig. 1: Ray Morimura (Tokyo, 1948-), Shinobazu no Ike (2011), woodblock print, 58.2 x 41.6 cm (paper). Ed. 49/70. Promised gift of Dr. Joanne Jepson. Visual Arts Collection, McGill University Library.

Fig. 1. Ray Morimura (Tokyo, 1948-), Shinobazu no Ike (2011), gravure sur bois, 58,2 x 41,6 cm (papier), 49e de 70. Don promis par la Dre Joanne Jepson. Collection d’arts visuels, bibliothèque de l’Université McGill.

Les œuvres de l’artiste tokyote Morimura Rei (également connu sous le nom de Ray Morimura) sont une pièce maîtresse de cette récente acquisition. Né en 1948, Morimura a étudié à l’Université Gakugei des arts libéraux de Tokyo. Peintre abstrait en début de carrière, il se tourne ensuite vers la gravure sur bois, qu’il enseigne maintenant à l’Université Zokei de Tokyo. Réalisée en 2011, Shinobazu no Ike (fig. 1) reprend un thème familier de l’estampe japonaise classique, un étang bien connu de Tokyo. Toutefois, Morimura représente ici les éléments naturels et architecturaux par des formes géométriques modernes. L’étendue complexe de nénuphars au dégradé de verts ponctués de lotus rose pâle donne de la profondeur à l’image et dirige le regard vers le fond, sur un temple rehaussé de rouge orange vif.

Ce résultat apparemment sans effort repose pourtant sur un procédé complexe et précis. Après avoir dessiné à la main une image source sur un bloc de bois de cerisier, le graveur taille cette image en négatif suivant la technique de la taille d’épargne, qui consiste à ne garder que les lignes formant l’image finale en creusant tout autour. Au moyen d’un rouleau, il encre la surface du bloc, qu’il presse ensuite sur une feuille de papier pour obtenir une image. Il peut ainsi reproduire une image des centaines de fois à partir d’un même bloc.

Les choses se compliquent s’il faut ajouter des couleurs. Chacune des couleurs et des nuances doit être appliquée avec un bloc différent. L’image source est donc divisée en sections correspondant à chaque couleur. C’est un peu comme la peinture par numéros pour enfant, mais en beaucoup plus compliqué. Chaque section de l’image est ensuite gravée en négatif sur un bloc – il y a autant de blocs à graver que de couleurs sur l’image. À l’étape de l’impression, il faut placer chaque bloc avec une précision sans faille pour obtenir une image finale sans défaut.

Combien y a-t-il de couleurs et de nuances dans Shinobazu no Ike? Combien de blocs a-t-il fallu graver pour créer cette image? Une fois maîtrisé, le procédé prend moins de temps, surtout si l’artiste s’entoure de graveurs et d’assistants. Toutefois, Morimura travaille seul et ne fait généralement que des tirages limités à 60 ou 70 planches. C’est donc de la valeur de la tradition que ses paysages colorés contemporains témoignent par-dessus tout.

 

 

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